Pour moi, "28 jours plus tard" n'est pas un film de zombis, mais un film sur les dangers des manipulations, ou de la guerre, bactériologique, et est à mon sens plus à rapprocher des grand films-catastrophe des années 70 que des films de Romero ou Fulci.
En ces années là furent tournées aux Etats-Unis quelques oeuvres qui devaient servir de catharsis aux grandes peurs de l'époque: la bombe thermonucléaire (Apocalypse 2024), la famine et la surpopulation (Zardoz, Soleil vert) et donc la guerre bactériologique (Le survivant)
Connu dans sa patrie d'origine sous le nom de "The Omega man", tourné en 1971 par Boris Sagal avec Charlton Heston dans le rôle principal ,ce film est en fait dérivé du roman de Richard Matheson "Je suis une légende" à ceci près que l'auteur y mettait en scène des vampires. Devenus pour l'occasion les survivants à un virus ravageur, ce film qui a quand-même vieilli vous permettra cependant d'admirer des zombis très "seventies" par leurs coupes longues ou afro!


Le même Charlton Heston se retrouve deux ans plus tard dans « Solyent green » de Richard Fleischer (en France « Soleil vert », dont Boubou et moi vous entretînmes sur un autre topic ) qui désigne l’ultime nourriture d’une humanité ayant épuisé la Terre par surpeuplement ; les gens sont partout, dormant dans les rues, les escaliers, attendant les distributions de ces plaquettes jaunes à base de soja, rouge à base de plancton et vertes à base de…quoi ? C’est ce que va découvrir le detective Thorn dont le film narre l’enquête : le soleil vert est fabriqué à partir des cadavres recyclés, l’humanité en est réduite à s’auto-phagocyter…tout le monde est zombi anthropophage qui s’ignore !


(à noter que ce film est tiré du roman, paru en 1966, de Harry Harrison, lequel ecrivit également en 1970 la nouvelle "Roller Ball Murder" dont s'inspira Norman Jewison pour son film "Rollerball" )
C’est cette même année 1966 que le romancier et novelliste américain Harlan Ellison écrivit sa nouvelle « A boy and his dog ». Portée à l’écran en 1974 par L.Q.Jones et sorti en France sous l’absurde et racoleur titre « Apocalypse 2024 », elle aboutit à un film où, suite à une explosion nucléaire, les océans ont débordé et recouvert la surface du globe de boue, que quelques rares survivants passent leurs journées à creuser afin d’en extraire une improbable subsistance. Flanqué de son chien télépathe Blood, le jeune Vic ne survit que grâce aux conseils avisés de celui-ci. Capturé par les membres d’une communauté subterranéenne s’efforçant d’y restaurer l’ancienne civilisation , il s’évadera en compagnie d’une jeune transfuge qui, peu habituée aux privations de l’extérieur, exigera de lui le sacrifice culinaire de son compagnon quadrupède. Dépourvue d’effets spéciaux, cette œuvre intimiste et attachante réussit le paradoxal tour de force de nous rendre sympathique un acte d’anthropophagie !
